Pourquoi réorganiser les réserves ?
ImprimerQuelques faits
L’abandon progressif des réserves de musée n’est pas un phénomène unique aux pays en développement. Les pays sont tous confrontés aux mêmes problèmes :
- Partout au monde, la situation des réserves est inquiétante, tel que démontre le sondage international sur les réserves des musées mené par l'ICCROM et l'UNESCO en 2011. Lisez le rapport du sondage ici.
- Aux États-Unis, le Heritage Health Index a révélé que seules 11 % des institutions disposaient d’installations de réserve adéquates; de plus, un rapport de l'Inspecteur Général de 2011 affirme que l'on estime que 10% des collections inventoriées du National Museum of American History ne peuvent plus être repérées.
- En Russie, et comme signalé par le journal français Le Monde en 2008, le contrôle d’inventaire d’un grand musée national a révélé 50 000 objets manquants.
- Au Canada, le Sondage sur les collections 2008-2009 de l'Organization des Directeurs des Musées d'Art du Canada (ODMAC) a montré que 37,2 % des installations de réserve étaient inadéquates tandis que 93 % des espaces de réserve seront remplis avant 10 ans..
- Au pays de Galles, le rapport Spotlight on Museums de 2007 a révélé que 67 % des espaces de réserve des musées étaient déjà pleins, ou le seraient avant cinq ans.
- Au Royaume-Uni, les recherches menées en 2008 par l’University College London, intitulées Collections for People, ont montré que l’encombrement était considéré comme l’élément le plus dissuasif contre l’ouverture des réserves au public.
Et la liste est encore longue…
La réorganisation des réserves remédie à la complexité des situations existantes
- Si les publications ne manquent pas sur la manière de planifier de nouveaux espaces de réserve en partant de zéro, la plupart des musées ne sont pas confrontés à ce problème. Ils doivent au contraire améliorer une situation qui s’est détériorée avec le temps : les objets ne sont plus visibles, accessibles ou extractibles ; les matériels de toutes sortes se sont accumulés dans les allées et le bâtiment n’offre plus de protection adéquate.
- Bien que 60 % des musées du monde soient confrontés à ce problème particulier, les publications et outils sont quasiment inexistants sur ce sujet.
Notre but
- La méthodologie sur la réorganisation des réserves vise à aider les professionnels des musées à effectuer des changements significatifs dans leurs espaces de réserve, en leur fournissant une approche systématique et par étapes à même d’améliorer le potentiel d’utilisation et d’accès de la collection, tout en garantissant sa conservation à long terme.
- La méthodologie sur la réorganisation des réserves fournit également un matériel didactique original pour les instructeurs intervenant dans les domaines de la conservation, de la muséologie, de la gestion des collections, lequel leur permettra d’ajouter la réorganisation des réserves dans leurs cours de formation.
Notre groupe cible
Les professionnels des musées
- Qui travaillent dans (ou conseillent) un musée dont la collection comprend de 1 000 à 10 000 objets. Les espaces de réserve (représentant une ou deux pièces) ont été progressivement laissés à l’abandon et ne remplissent plus les sept critères essentiels de toute bonne réserve :
- au moins un professionnel du personnel en est responsable
- un système de documentation de base est en place (complet et à jour)
- les espaces de réserve sont exclusivement dédiés à la collection
- chaque objet dispose d’une localisation désignée
- chaque objet peut être extrait en moins de trois minutes
- chaque objet peut être déplacé sans en abîmer un autre
- le bâtiment est conçu pour, ou adapté pour une conservation adéquate des collections
- Qui veulent que la collection placée en réserve soit utilisable pour les activités de proximité du musée auprès du public, et présentable à leurs collègues ;
- Qui connaissent des collègues désireux de former une équipe pour réorganiser les espaces de réserve sans savoir par où commencer.
Les professeurs
- qui veulent que leurs étudiants exercent une incidence positive sur l’état des réserves dans le monde ;
- qui sont conscients de l’insuffisance des ressources et publications didactiques sur ce sujet ;
- qui ont besoin de nouveaux matériels complets pour appuyer leur enseignement.